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Ariane et Dionysos, un fil et des fleurs ….

Communiquervidéo « l’envie d’aimer : live à Rouen (page facebook associée au blog En Quoi Tu Crois, avec partages de différentes vidéos des tournées du chanteur M Pascal Obispo)

Je viens de faire un constat qui pour moi n’est pas banal : alors que tout se dissèque, s’analyse de façon si facile et objective à l’aide de ces superbes nouveautés désignées par nouvelles technologies de l’information dont internet, à la question de quelque chose sur « le souffle et l’amour », tout s’envole dans une production proche du lyrique.

C’est comme si la machine se gargarisait de poèmes, de romans presque inédits.

Cela m’a ramenée à ma préadolescence où la lecture de roman type Delly complétait celle d’Émile Zola, d’Edgar Poe, d’Auguste Lebreton, et bien d’autres.

Cela créait un affectif distancé. Au final, c’était aussi sortir des contes de fées où la fin annonçait le début de « ils se marièrent, et eurent beaucoup d’enfants » ; comme si le vécu n’était jamais aussi simple ; comme si les choix s’enregistraient sans que l’on soit toujours capable de les assumer.

Les chansons prennent ensuite le relais ; un événementiel réduit dans un langage hermétique. On ne parle plus, on fredonne, on suit l’artiste, on devient fan.

A-t-on toujours 12 ans à ses 12 ans chronologiques ?

Peut-on éviter le symbole du labyrinthe en tant que confrontation de l’homme aux péripéties de son existence, au domptage de l’obscur dont l’animalité, l’oubli et la mort correspondent à l’affrontement du Minotaure ? Faut-il penser son vécu à partir d’exemple s’ouvrant sur l’affect de façon à avoir l’idée charnelle de la correction ? Le fil d’Ariane deviendrait ainsi le fil conducteur de cette rédemption. Par là même, Ariane qui en est la détentrice et l’initiatrice change de dimension.

Mériterait-elle de devenir un équivalent d’une divinité ? Est-ce que l’archétype d’une vie réussie est celle d’Ariane ?

Elle pourvoit Thésée d’un fil par lequel il a pu sortir du labyrinthe et, lui, omet de revenir la chercher. Dans quelques versions, il est ajouté qu’elle a un songe où elle perçoit Bacchus et décide de laisser partir Thésée pour attendre Bacchus / Dionysos.

Ce dernier est une divinité mortelle qui a été la cible de la jalousie d’Héra , l’épouse de Jupiter, en lieu et place de sa génitrice Séléné, signifiant tout de même déesse de la lune.

L’histoire remet dans l’enfance de Bacchus les attributs d’Osiris : il est coupé en morceaux par les titans et transformé en chevreau par Mercure là où Osiris est démembré par Seth et où sa momie composée avec un oiseau donne Horus un faucon comme enfant à Isis. L’histoire s’inverse ensuite. Osiris est placé par Isis sous la garde de Anubis le chien, dans le royaume de Douàt, le lieu du séjour de Ré (le soleil) quand il fait nuit, royaume divisé en 12 heures.

Les mystères Eleusis ainsi que les mystères dionysiaques associent le royaume des morts, par Proserpine / Perséphone dite Corée la jeune fille, Déméter traduisant la mère. Perséphone est l’épouse du roi des enfers Hadès. Toute leur histoire explique le cycle des saisons.

Or, Ariane comme Bacchus / Dionysos est aussi primitivement associée à la végétation qui a besoin de s’éteindre et de ressusciter.

Elle est donc forcément aussi dans une donnée temporelle.

Pour en revenir à l’histoire de Bacchus/Dionysos et Ariane qui l’attend, entre le rêve et la réalité il y a une démesure : Bacchus bondit dans les airs vers Ariane effrayée, dans l’intention de l’emporter avec lui pour en faire son épouse. Dans le ciel, au-dessus d’Ariane, Bacchus vient de jeter une couronne qui est devenue la constellation de la couronne boréale[1].

Le peintre Titien a réalisé un tableau pour le duc de Ferrare sur cette rencontre qui se continue par le ballet de Roussel décrivant leurs amours.

Ainsi donc, Bacchus rencontre Ariane qui tient la conduite de vie tout en étant associée aux cycles de mort et résurrection et au lieu de disséquer la part d’exégèse et d’ésotérisme de l’histoire, le besoin est celui d’une traduction artistique.

Le plaisir associé d’abord à la vie puis par ses excès provoquant le passage vers la mort, dans une représentation portée par Bacchus doit-il être symboliquement vécu dans l’approche de ses deux êtres ? On dit qu’ils sont devenus immortels ensemble.

Quelle que soit la version, ils sont alors soustraits au temps ; ils deviennent immortels et époux …

mmm … même Bacchus/Dionysos est décrit comme ayant aspiré à l’histoire globale de la fin des contes de fée de la prime enfance, Ariane a le fil et lui la couronne. Quant aux vicissitudes ? Cela dépendrait de comment ils s’étaient imaginés ?

 

Couronne-Fil&VégétauxUne couronne de fleur (cliquez sur l’image pour accéder au site « un beau jour », – trouvé sur le net).

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